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Andrea Palladio, source d’inspiration des dirigeants d’entreprise du club APM Paris Kléber
Jérôme Oddon
Directeur – Adeo Conseil
Publié le 15/01/2022
Affronter la crise en convoquant l’histoire, c’est ce qu’on fait une vingtaine de dirigeants d’entreprise en découvrant comment Andrea Palladio avait permis à la Vénétie de retrouver son rayonnement.
L’histoire d’Andrea Palladio est fortement liée à la chute de Constantinople (1453) et au Sac de Rome (1527). Elle s’inscrit dans une période de rupture qui fondera la renaissance Italienne.
Pour Venise, dont la richesse était liée au commerce de la route de la soie et à sa position géographique aux portes de l’empire, il est devenu indispensable de changer de « modèle économique ». Un général à la retraite suggère de faire fructifier la terre féconde de Vénétie, et d’utiliser les anciennes techniques d’irrigation des romains, grâce à sa situation au pied des Alpes. L’aristocratie Vénitienne va alors se tourner vers l’Ouest et non plus vers l’Est pour exploiter ces terres jusqu’alors désertes.
Les Villas palladiennes sont donc ces demeures (palais) autour desquelles vont se déployer les exploitations agricoles.
Mais revenons à Andrea Palladio
Alors qu’il était âgé de treize ans, son père l’inscrit pour six années dans l’atelier de l’architecte et sculpteur Bartolomeo Cavazza da Sossano à Padoue. Il y apprend le métier de tailleur de pierre et de maçon.
En 1534, il est engagé comme maître d’œuvre par le comte Giangiorgio Trissino qui le repère comme un talent en devenir. Giangiorgio Trissino fait connaître à Palladio les ouvrages de Vitruve et d’Alberti et pousse Palladio à se perfectionner dans les Arts libéraux et l’Humanisme. Trissino et Palladio font, en 1541, un premier voyage archéologique à Rome qui marquera à jamais Palladio tant il est source d’inspiration pour lui. C’est en effet lors de ce voyage que Palladio approfondit sa connaissance de l’art de bâtir à l’Antique.
Dès lors, la production architecturale de Palladio se concentre en Vénétie. Il y réalise de nombreuses villas et laisse en héritage un style repris par plusieurs disciples hors les frontières italiennes. La Maison Blanche est par exemple de pur style Palladien.
Derrière l’architecture se trame l’histoire d’une humanité déboussolée
En effet, Copernic découvre que le monde n’est pas au centre de l’Univers. Le paradigme ontologique qui présidait jusqu’alors s’effondre. Il faut repenser la place de l’homme.
Andrea Palladio découvre que la grandeur de l’homme est d’abord le reflet des vertus qu’il choisit d’incarner. Et les fresques qui ornent ses palais racontent cette histoire autour de ce qui est convenu d’appeler le « miroir du prince ». Si l’homme est désormais au cœur de son territoire, il n’est pas le centre du monde. Sa légitimité repose sur les vertus cardinales qu’il affichent dans ses villas : prudence, tempérance, force d’âme et justice. Ces vertus sont illustrées par la mythologie des dieux grecs et romains.
Pour ces dirigeants d’entreprise, Palladio est source d’inspiration. Il interroge cinq siècles plus tard ce qui doit permettre de fonder notre nouvelle société et nous invite à nous laisser traverser par ce qui fait sens pour notre humanité. Une belle leçon de prise de recul !