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Quel impact de la crise sur la santé mentale des personnes en situation de handicap ?

Sarah Maurel

Sarah Maurel

Office Manager – Adeo Conseil

Publié le 22/06/2021

Temps de lecture : 4 minutes
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Après plus d’une année de crise sanitaire, le bilan semble plutôt sombre. Aujourd’hui, le rapport à l’emploi, comme l’état psychologique des personnes en situation de handicap, s’est dégradé. S’y associe un phénomène alarmant, celui de l’augmentation des violences physiques.

 

Un état psychologique en berne

La santé mentale s’est dégradée, le constat est sans appel. Les troubles anxieux, analyse Enguérand de Roscoat, responsable de l’unité santé mentale à Santé publique France, en constituent le risque principal.  Si l’ensemble de la population est impacté, certains groupes restent plus à risques. C’est notamment le cas des personnes en situation de handicap qui, face à ce phénomène, sont en première ligne. En effet, leurs sentiments d’anxiété et de dépression ont augmenté de 77% et 66% durant la crise sanitaire. Certaines d’entre elles, en établissement de soins, ont aussi fait face à un isolement accru. L’interdiction des visites a souvent mis à mal les liens familiaux et contribué à détériorer l’état psychologique. Soulignons, en outre, que l’accès à certains services essentiels a été dégradé.

Une autre phénomène s’est malheureusement répandu durant cette période. Les violences physiques et notamment intra familiales ont augmenté. Là encore, les personnes en situation de handicap sont particulièrement touchées par ce phénomène. Parmi elles, les femmes sont les premières victimes. Aujourd’hui, 80 % des femmes en situation de handicap seraient victimes de violence, dont 60 % au sein du foyer[1] !

 

Des répercussions notables sur le rapport à l’emploi

Cette onde de choc impacte bien évidemment le rapport à l’emploi et la vie professionnelle des individus. Publiée en mai 2021, une enquête de l’Agefiph et l’IFOP[2] analysait le ressenti et le vécu professionnel de plus de 19 000 sondés. Quand 21% d’entre eux affirment que leur état de santé n’a eu aucun impact sur leur vie professionnelle, 79%, au contraire, expliquent qu’il a eu un impact assez négatif (48%) voire très négatif (31%) sur leur vie professionnelle. Ces chiffres incitent chaque acteur de l’écosystème à questionner ses pratiques et à toujours veiller à être porteur de solutions adaptées à cette nouvelle donne. Notons, qu’en ce mois de juin, la Conférence Internationale du Travail planche sur un rapport : Le travail au temps du Covid. Sa ligne directrice : une « reprise post-COVID19 centrée sur l’humain » qui doit tendre vers « une justice sociale et un travail décent pour tous ». Nous pouvons alors espérer que l’impulsion donnée bénéficiera aussi aux personnes en situation de handicap.

 

La pause réseau pour combattre l’impact de la crise sur la santé mentale

L’Agefiph relevait que le « niveau de bonheur ressenti » chez les personnes en situation de handicap atteignait 5,4/10 contre 6,8/10 pour la population générale. Nul doute que l’un des enjeux majeurs aujourd’hui est de chercher à faire grimper ce chiffre. Pour y parvenir, peut-être nous faut-il interroger la qualité de nos modes de relation dans le milieu professionnel ?

La « pause réseau » d’Adeo conseil s’inscrit dans ce mouvement. Ce nouveau format de 45 à 60 minutes constitue un temps de partage entre pairs. Il fait directement écho à cette volonté, ce besoin, de recréer du lien social. C’est, dans le même temps, l’occasion pour chacun de renouer avec les forces qui l’animent au quotidien et de se dire. Notons aussi que les thématiques de nos classes virtuelles participent aussi de la compréhension de ce qui constitue notre joie de vivre. Ainsi, une classe virtuelle d’un nouveau genre s’est tenue dans le cadre du Handi-Pacte Pays de la Loire. Le mot d’ordre, « réenchanter sa mission de correspondant handicap ».